« Le roman de Tyll Ulespiègle » de Daniel Kehlmann (Actes Sud)
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Dépassant le succès du « Parfum » de Patrick Süskind, « Le roman de Tyll Ulespiègle » va bientôt être porté à l’écran par Netflix. Le dernier ouvrage de Daniel Kehlmann est effectivement devenu un phénomène éditorial en Allemagne.
C’est un roman historique dans lequel les événements et les personnages s’entrecroisent rapidement pour faire naître de multiples aventures. Le décor est de première importance, celui de la Guerre de Trente Ans ! L’Europe centrale est à feu et à sang. Protestants et catholiques s’étripent joyeusement alors que les procès en sorcellerie s’enchaînent. Socialement, l’imaginaire médiévale est encore bien présent. Croyances magiques et religieuses teintent d’irréel ce roman, bien que tous les personnages qui y défilent soient historiques.
On y croise Athanasius Kircher, un jésuite faussement érudit qui n’hésite pas à devenir inquisiteur quand il croit voir des sorciers… En quête de dragons, il reste persuadé qu’un jour, il capturera un.
« Le roi et la reine d’hiver » traversent également tout le récit. Ex-souverains de Bohème, exilés, dépossédés de tous leurs biens, ils errent à travers l’Empire à la recherche du soutien qui leur rendra leur royaume.
Au détour d’une page, on rencontre également le roi de Suède et son armée, égarés au cœur de l’Allemagne et menacés par la peste, il permet d’illustrer l’extrême violence qui caractérisa cette guerre.
Mais Tyll Ulespiègle est le véritable héros du livre. Même s’il n’est jamais au centre de l’histoire, il est partout présent. Démontrant par ses jongleries ou ses pitreries que la vie n’est qu’une farce tragique et le monde une comédie, Tyll apparaît et disparaît quand il veut du récit en lui donnant toute sa saveur !