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♥ Là-bas, août est un mois d’automne

« Là-bas, août est un mois d’automne » de Bruno Pellegrino (Zoé)


Incroyablement simples et d’une poésie infinie, telles furent les vies de Gustave Roud et de sa sœur Madeleine dans leur maison de Carrouge au plein cœur du Jorat.

Bruno Pellegrino travaillait depuis quelques années sur les archives du grand poète vaudois, tout en rêvant écrire un roman sur un personnage terminant ses jours retranché loin du monde. Il s’est trouvé que c’était justement le cas de Gustave Roud.

Il ne se passe pas grand-chose dans ce roman : Gustave parcourt à pied les campagnes, accompagné parfois de son Kodak avec lequel il saisit quelques célèbres clichés, pendant que Madeleine rêve des étoiles et de la conquête spatiale qui bat son plein. Des travaux de jardinage, la création d’un gâteau au vin cuit, une visite au comptoir ou le goudronnage de la route cantonale sont les quelques rares événements qui émaillent ce livre. Le récit court de 1962 à 1972 et met en premier plan la nature, plus particulièrement le vocabulaire qui lui est lié. Cyclamen, orme, aulne, digitale, acacia, autant de noms qui ornent le texte et transportent vers un ailleurs paradoxalement si proche. Bruno Pellegrino a bien compris qu’une vie est faite de détails juxtaposés plus que de grandes épopées, celle de Gustave Roud encore plus, lui dont le plus lointain voyage ne dépassera jamais la ville de Naples.

Force est de constater que ce jeune auteur, co-fondateur du collectif de l’Ajar, est un styliste prodige et, même si ce roman ne possède pas vraiment d’intrigue, il a quelque chose de parfaitement littéraire. On referme sa dernière page avec le sentiment d’avoir effleuré une certaine perfection.

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