« Des hommes sans femmes » d’Haruki Murakami (Belfond)
Un homme veuf depuis peu confesse les infidélités de son épouse disparue à une jeune femme qui lui sert de chauffeur et prend soudain conscience d’une vérité jusqu’alors incomprise…
Une Shéhérazade moderne démontre à son amant la valeur insignifiante de la sexualité dans leur relation en regard de leur intimité tissée d’histoires…
Un appel téléphonique en pleine nuit annonce le décès d’une femme à un homme qui croyait l’avoir oubliée. Dans les instants qui suivent, il comprend qu’elle était la seule qu’il a véritablement aimée…
Un médecin aux conquêtes amoureuses aussi multiples qu’éphémères découvre l’amour véritable et doit assumer les conséquences inattendues de cette découverte…
Voilà en substance le contenu de quelques-unes des fantastiques nouvelles qui forment le dernier ouvrage d’Haruki Murakami. Au centre de toutes, on retrouve un sentiment de solitude aussi menaçant que réel. Le titre du recueil, qui est en fait un hommage à Hemingway, pourrait faire penser à l’absence de tout personnage féminin. Il s’agit en fait du contraire, puisqu’elles sont au centre de chaque nouvelle. Toutes ces femmes ont été abandonnées, négligées ou encore trompées par des hommes qui croient naïvement en l’éternité de leur relation. Murakami décrit finement l’instant où le rapport de force bascule, le moment où ces hommes découvrent la place réelle qu’elles occupent dans leur vie. Ils ont alors le temps de mesurer l’ampleur du drame, la distance qui soudain se creuse et la peur de se savoir seul à jamais.