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♥ James

  • emmanuelbouverat
  • 4 nov.
  • 1 min de lecture

« James » de Percival Everett (L’Olivier)

 

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La réécriture de romans classiques s’est beaucoup développée ces dernières années. Pour le meilleur et le plus souvent, pour le pire. « James » fait exception et se range parmi les romans les plus intéressants du genre. Percival Everett a repris le roman de Mark Twain « Huckleberry Finn » et la entièrement retravaillé. Il en résulte le même récit mais montré du point de vue de Jim, l’esclave noir qui accompagne Huckleberry. Le duo est parfait et les deux personnages s’entendent à merveille dans leur épopée sur le Mississipi et ses rives. Leur motivation à l’entreprendre est en revanche bien différente chez chacun. Huckleberry désire échapper aux coups de son père violent. Jim est en fuite et rêve de liberté. Il désire avant tout retrouver les siens qui ont été vendus dans une autre exploitation. Le ton est également bien différent de chez Mark Twain. Jim n’est plus un esclave naïf et débonnaire qui peine à s’exprimer, mais un homme cultivé maîtrisant parfaitement la philosophie. Une des astuces remarquables du roman est de montrer que Jim et ses amis se forcent à modifier leur langage quand il s’adresse à un blanc pour ne pas paraître arrogant et risquer le fouet. Percival Everett nous permet de mieux saisir la brutalité et la cruauté de l’esclavage au XIXe.

Le roman de Mark Twain est parfois déjà interdit aux USA, on imagine alors quel accueil a reçu « James » dans certains milieux. Malgré cela, « James » a récolté le « National Book Award » et le « Prix Pulitzer 2025 ». (eb)


 

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