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♥ Un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout

« Un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout » d’Alice Munro (L’Olivier)


L’écriture d’Alice Munro est d’une finesse extraordinaire. Elle est capable d’exprimer une palette d’émotions comme peu d’écrivains savent le faire. Tout est dans la forme, le choix des adjectifs, les sous-entendus parfaitement audibles, les descriptions fines des décors et des attitudes. Alice Munro est vraiment une orfèvre de la littérature et la reine de la nouvelle. Le Prix Nobel de littérature qui couronna son œuvre en 2013 est amplement mérité.

Quant aux neuves histoires qui composent ce recueil, elles se savourent lentement en prenant bien la peine d’imaginer toutes les scènes et les personnages. Il y a toujours une femme en personnage central et l’amour en toile de fond. Mais dans chaque nouvelle, un homme lui fait de l’ombre et l’empêche de déployer une personnalité bien plus riche. On peut y voir la dénonciation d’un patriarcat suranné, ou un appel à une émancipation salvatrice. Pourtant le ton n’est pas militant mais juste et les situations décrites sont autant de tableaux détaillés qu’il s’agit d’admirer avant de juger.

J’ajoute que le décor canadien et les époques décrites donnent une dimension encore plus forte à l’ensemble et que lire une nouvelle d’Alice Munro s’apparente vraiment à décrypter une toile d’Edward Hopper.

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