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♥ Croire aux fauves

« Croire aux fauves » de Nastassja Martin (Verticales)


En 2015, Nastassja Martin est victime d’une attaque d’ours dans les montagnes du Kamtchatka. Une partie de sa mâchoire est arrachée, plusieurs os du visage sont fracturés. Elle aurait pu mourir sur les flancs de ce volcan perdu qu’elle tentait d’escalader, mais une force l’a maintenue en vie et ce livre est là pour en parler.

Le récit commence après le drame. Il y a d’abord le sauvetage, puis l’arrivée sur une base de l’armée russe, les soupçons du FSB, les soins d’urgence et enfin le transfert vers un hôpital plus important avant le rapatriement en France. Page après page, le lecteur découvre l’ampleur du traumatisme, la douleur inhérente et surtout les questionnements de cette jeune anthropologue venue étudier les Evènes, un peuple retourné à son mode de vie traditionnelle lors de l’effondrement de l’URSS.

Au-delà du drame, la singularité de l’histoire tient à sa dimension « spirituelle ». En effet, les peuples sibériens, comme les peuples amérindiens, sont imprégnés de chamanisme. Pour les Evènes, la rencontre de l’ours et de l’anthropologue n’est pas un hasard : tous les êtres de la nature communiquent entre eux et le monde est tissé de liens invisibles. Or, au fur et à mesure que son traitement progresse, Nastassja remonte le fil qui l’a « conduit » à cet ours. Est-elle vraiment devenue la femme-ours comme les indigènes la désigne parfois ? Si cette théorie semble invraisemblable en apparence, sa démonstration n’en demeure pas moins convaincante. J’ajoute que si « La panthère des neiges » de Sylvain Tesson et « Le lambeau » de Philippe Lançon vous ont interpellé, ce livre, récompensé par le Prix François Sommer, ne vous laissera pas indifférent.

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