« La Fontaine : une école buissonnière » d’Erik Orsenna (Stock)
A part « Le corbeau et le renard », « La grenouille et le bœuf », «Le loup et l’agneau » et quelques autres fables, que connaissons-nous de La Fontaine ? A vrai dire, bien peu de choses. Erik Orsenna lève le voile sur cet homme courageux, constamment désargenté, qui oscilla entre sérieux et légèreté, passant si naturellement de l’écriture de fables à celle de contes érotiques. La Fontaine fut un homme de contradiction : parisien d’adoption, il restait amoureux de sa campagne vers laquelle il revenait toujours. Dédaignant la richesse et les honneurs, il nourrissait pourtant une ambition démesurée à devenir académicien. Destiné à la prêtrise, il choisit d’abord le libertinage avant de revenir à la bigoterie à la fin de ses jours. Etc.
Orsenna l’académicien excelle quand il veut transmettre une passion et, d’une plume limpide, il atteint sa cible. Après cet hommage, tous voudront relire ce magicien du langage qu’était La Fontaine, qui rivalisait avec Molière, Boileau ou Racine.